Affiches Parisiennes : Pourquoi la CNCC organise-t-elle un hackathon ? Est-ce une manière efficace pour la profession de se projeter dans l’audit de demain selon vous ?
Sylvain Begenne : La raison pour laquelle la compagnie organise cet événement est un besoin de prospective. L’idée est de poser un regard neuf et extérieur sur ce que pourrait être la profession de commissaires aux comptes demain, sur la façon dont on peut la pratiquer et comment mieux répondre aux besoins du marché.
A.P. : Qu’est-ce qui fait la particularité de cette 3e édition du HackAudit ?
S.B. : Lors des précédentes éditions, nous avions plutôt travaillé sur des problématiques d’outils tandis que cette année nous souhaitons être un peu plus en amont et alimenter les réflexions des groupes de travail de la CNCC, qu’il s’agisse de la commission prospective et innovation ou de la commission développement et d’autres encore, sur les missions que les commissaires aux comptes pourraient être amenés à proposer en réponse aux besoins des dirigeants d’entreprises. En effet, la thématique du HackAudit 2021 intitulée « Monde de demain et transformation » tourne autour de trois dimensions : la crise sanitaire, les nouvelles technologies et l’environnement.
« L’idée est de poser un regard neuf et extérieur sur ce que pourrait être la profession de commissaires aux comptes demain »
Autant les deux premières éditions se projetaient à court et moyen termes, avec des solutions qui répondent à nos besoins dans 3 ou 5 ans, autant cette année nous visons le long terme. Nous souhaitons détecter des besoins futurs d’adaptation et de méthodologie pour répondre à une évolution de marché, même si on sait que celle-ci n’évolue pas si rapidement puisque l’impact de la réglementation reste très fort dans notre profession
A.P. : A quelle cible s’adresse ce concours particulier ?
S.B. : On s’est rendu compte que ce concours avait un véritable intérêt dans le cadre de l’attractivité de la profession, et que les hackathons précédents avaient attiré de nombreux jeunes au regard particulièrement intéressé vis-à-vis du commissariat aux comptes. On a donc souhaité cette fois-ci s’adresser essentiellement à des étudiants des filières comptable et financière et aux jeunes collaborateurs de cabinet, contrairement aux autres éditions ouvertes aux porteurs de projets dans le cadre de start-ups. Finalement, nous souhaitons que les participants puissent s’investir assez durablement dans la profession.
A.P. : Quels projets de candidature recherchez-vous ? La crise Covid a-t-elle modifié vos critères de sélection ?
S.B. : Tout à fait, nous avons même décidé d’établir une thématique nécessairement en lien avec la crise et la relance économique. Ce hackathon a été impacté par la crise car notre objectif est finalement d’être capables de proposer des analyses permettant de mesurer la capacité de résilience des entreprises.
On était très clairement loin d’imaginer une crise comme celle que l’on a vécu. Des crises financières on en a déjà connu, même si elles sont toutes différentes les unes des autres, mais celle-là est très particulière, tant dans son origine que dans son impact global, notamment sur les usages du numérique et les méthodes de collaboration.
« Ce hackathon a été impacté par la crise car notre objectif est finalement d’être capables de proposer des analyses de la capacité de résilience des entreprises »
L’idée est donc de proposer des approches pour pouvoir mesurer comment les entreprises sont capables de faire face à ces transformations et d’évoluer. Pour nous, il y a donc trois volets à bien distinguer : les aspects numérique, environnemental et sociétal.
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Lire la suite sur les Affiches Parisiennes, publié le 21 juillet 2021, par Anne Moreaux